dimanche 10 octobre 2010

Petites Valeurs de la Femme des année 20'. Chap 2/2

(Pour nous, femmes des années 2010, je nous souhaite Bonne Chance!!)






CHAPITRE DEUX
ORGANISATION DU TRAVAIL DE LA MAISON
SOMMAIRE – Emploi du temps, répartition par jour, par semaine, par saison.
    L'emploi du temps varie selon l'étendue de la maison ; il dépendra de la profession du chef de famille, du nombre et de l'âge des enfants, des habitudes contractées par les parents âgés, etc. Toutefois il y a des règles générales que nous pouvons essayer de fixer.


    Répartition par jour – La maitresse de la maison doit régler chaque soir pour le lendemain l'emploi du temps et les menus de la journée.
    Inutile de dire qu'une bonne ménagère doit se lever tôt et faire une première toilette sommaire avant de quitter sa chambre.
    On brosse d'abord les vêtements du jour et on nettoie les chaussures. Celles-ci doivent être faite avec soin, les semelles grattées au-dessus de la boite à ordure, la boue et la poussière brossées à la fenêtre. Après s'être lavé les mains, on prépare le premier déjeuner, qui doit être substantiel et léger. Ce déjeuner rapidement fait, on range la vaisselle, on balaie la cuisine et on la remet en ordre.
    On s'occupe ensuite des feux, qui, tous, doivent être préparés dès le matin. On vide les foyers et les cendriers, on passe au tamis les résidus de charbon, on dispose vieux papiers, copeau, bois ou braises, puis charbon de manière à n'avoir qu'à allumer en temps utile ; les poêles à combustion continue sont débarrassés de leurs cendres et rechargés.
    On nettoie et on remplit les lampes ; il ne faut pas attendre que les lampes soient vides pour les remplir, car le manque de pétrole fait charbonner la mèche. Les lampes qui servent chaque soir doivent être remplies chaque matin. Il est très dangereux de remplir une lampe le soir auprès d'une lumière ; l'essence est très volatile, ses vapeurs peuvent prendre feu à la flamme ; le pétrole l'est moins mais une goutte peut couler sur celle-ci et mettre le feu à la lampe.
    Après ces travaux très salissants, on change de tabliers, sans oublier de se laver les mains, puis on procède au nettoyage des appartements en commençant par la salle à manger afin qu'il y ait une pièce prête dès le matin pour la famille.
    Il est entendu que chaque personne avant de quitter sa chambre à coucher, aura ouvert les fenêtres et aéré sa literie en enlevant couvertures et draps. On pourra donc refaire les lits en ayant soin de retourner les matelas chaque jour, et on les couvrira de leur couvre-lit avant de procédé au nettoyage. 
    On brosse et on range les vêtements qui trainent, en faisant les points nécessaires pour les retrouver en bon état. On fait ainsi toutes les chambres.
    Si le ménage n'est pas trop chargé ou s'il y a une domestique, on peut faire une pièce « à fond » chaque matin.
    A ce moment, ou plus tôt s'il est nécessaire, la ménagère allume le fourneau de cuisine (si le premier déjeuner a été fait au gaz ce qui est plus pratique), et met « son déjeuner en train », c'est-à-dire qu'elle fait bouillir de l'eau, épluche ses légumes, met au feu les mets les plus longs à cuire : légumes trempées depuis la veille, braisés dont elle aura commandé la viande à l'avance, etc.
    Elle fait alors sa toilette, la toilette simple du matin, elle part aux provisions et revient à temps pour qu'à heure fixe, onze heure ou midi selon les habitudes, la famille trouve la table mise, le déjeuner prêt et puisse prendre tout le temps nécessaire pour manger, se reposer, causer et se distraire. Cette heure d'intimité est si utile à tous pour la santé, pour la bonne entente, pour l'affection, que la ménagère ne doit pas raccourcir par ses retards.
    Toute la famille étant retournée à ses occupations, on balaye et on essuie sommairement la salle à manger, on lave la vaisselle, on la range, on remet en place tous les ustensiles, on brosse l'évier, on essuie le fourneau, les tables, on passe la toile mouillée sur le carrelage. 
    L'après-midi pourra être consacré à des occupations très variées selon les jours et les semaines : visites, courses, achat, grands nettoyages, conserves, patisseries, savonnage, repassage, raccommodage, entretien des vêtements, lingerie et confection. Mais là encore, les mêmes travaux pourront revenir avec une certaine régularité. Enfin chaque soir, la maitresse de maison inscrit ses dépenses du jour et fait son menu du lendemain.
    Répartition par semaine – Il est entendu que dans les nettoyages du matin, on aura fait chaque pièce « à fond » une fois par semaine en choisissant un jour fixe pour chaque pièce. Toutes les pièces se trouveront donc avoir été nettoyées à la fin de la semaine. On réserve un après-midi, celui du samedi, de préférence, pour le grand nettoyage de la cuisine, le récurage du fourneau, des objets de ferblanterie ou de cuivre, etc.
    Si la lessive se fait à la maison, on consacre tous les 15 jours ou toutes les semaines selon les cas, le lundi, le mardi et le mercredi au savonnage, au raccommodage et au repassage, le jeudi et le vendredi aux conserves, confitures, nettoyages divers : cuivres, argenteries, etc. S'il y a une domestique, la maitresse de maison gardera ses après-midi pour la confection et l'entretien des vêtements, les courses, les achats, les visites. Elle se réservera un après-midi toutes les semaines ou tous les quinze jours pour recevoir ses amies, afin de ne pas être interrompue les autres jours de la semaine par des visites intempestives.
    Répartition par saison -Printemps – On sort les vêtements d'été, on les examine, on les rafraichit et on combine ses achats pour la saison d'été.
    Le printemps est l'époque où se font les grands nettoyages de la maison ; ils doivent être terminés pour Pâques. Les murs, plafonds, vitres, tentures, etc. ont été noircis tout l'hiver par la fumée des lampes et des poêles. On essuie les plafonds, corniches, murs tapissés, on lave les murs peints, les boiseries, les rayons d'armoires, les cheminées, les vitres et les glaces. On nettoie les rideaux de vitrage et toutes les tentures claires ; on bat et on brosse les tapis, les tentures sombres ; on encaustique les parquets et les meubles ; on vide et on nettoie les poêles, on graisse les ferrures, on frotte les cuivres, etc.
    La maison est rendue nette et claire pour Pâques.
    Eté – Dès le milieu de mai, auparavant s'il fait chaud, les mites éclosent ; on les voit voler le soir autour des lampes ; elles iront bientôt pondre leurs oeufs dans les lainages, les crins et les fourrures. C'est le moment d'enfermer les vêtements d'hiver, les tentures de laines et les tapis. On les bat, on les brosse, on les saupoudre de pyrèthre, on les enveloppe de journaux ; les tapis sont simplement roulés, ou même s'il doivent encore rester en place, on passe à l'envers une petite éponge imbibée d'essence ou de benzine dont l'odeur chasse les mites. Les vêtements doivent être enfermés dans des boites à l'abri de l'air et de la lumière, ainsi que les tentures.
    On bat les matelas, même ceux qui ne servent pas, on nettoie les couvertures, on enferme celles de laine,en ne gardant que ce qui doit servir tout l'été.
    Ce travail doit être achevé pour le milieu de juin. A partir de ce moment, on a tout son été pour s'occuper des conserves et des confitures et confectionner les vêtements légers de vacances.
    Automne – On s'occupe dès septembre de l'habillement des enfants, de tout ce qu'il faut pour leur nouvelle année scolaire. Octobre est un mois très rempli. On nettoie et on range les vêtements d'été ; on retire des boites les tentures, les fourrures, les vêtements d'hiver. Ceux-ci se trouvant fripés, défraichis, démodés, on les remet en état ; on les examine, afin de prendre ses mesures pour les achats de l'hiver.
    C'est le moment où l'on ramone les cheminées, où l'on fait réparer, poser les appareils de chauffage.
    La maison doit être ensuite nettoyée de fond en comble comme au printemps ; on repend les tentures, on place ou on cloue les tapis. 
    On sort les couvertures de laine, on carde et on refait les matelas, afin qu'il soient plus moelleux et plus chauds pour l'hiver.
    C'est l'époque des grandes provisions de l'année.
    L'habitation a repris alors tout son confortable pour la saison froide.
    Hiver – En hiver, les loisirs sont plus grands ; les ménagères, outre leurs conserves de fruits d'hiver, ont tout le temps de mettre leur linge et leurs vêtements en état et de confectionner des vêtements neufs.
    On a choisi cette saison pour les fêtes et les réunions. Noël, le jour de l'an, sont les occasions des cadeaux et des réjouissances familiales pour lesquels les jeunes filles s'exercent à faire la pâtisserie, les broderies et les petits ouvrages d'art. 

Petites Valeurs de la Femme des année 20'. Chap 1/2

Vous vous sentez débordé par votre homme qui s'affale sur le divan, de vos gamins qui laissent trainer leur petite voiture dont vous mettez votre pied en chaussette dessus? Vous n'avez pas envie de faire le repas car toute la vaisselle traine dans l'évier? Vous avez de la chance! Plus de chance que nos ancêtres d'il y a moins d'une centurie! Je vous laisse le soin de vous délecter!








Chapitre premier
ROLE DE LA FEMME DANS LA FAMILLE

SOMMAIRE – Qualités de la bonne ménagère :goût du travail, ordre, propreté, économie, prévoyance, bon goût.
    La mission de la maitresse de maison est plus complexe qu'il n'y paraît. Assurer aux siens le plus grands bien-être en proportion des ressources du budget, surveiller l'entretien et le fonctionnement régulier du ménage, l'activité de chacun ; maintenir la santé générale par une alimentation saine et agréable, une hygiène bien comprise ; veiller au bonheur, à la sécurité, à a vie matérielle, morale et intellectuelle de la famille : tel est le rôle délicat et important qu'elle doit remplir. Aussi n'acquerra-t-elle jamais trop tôt les qualités d'une bonne ménagère ; elle trouvera toujours à les appliquer, quelle que soit la situation, car elle aura toujours un intérieur à diriger ou à embellir.
    Goût du travail – L'entretien d'une maison demande des soins constants qui recommencent chaque jour. Si la ménagère n'a pas le goût du travail, son intérieur sera bientôt malpropre et désordonné. Au contraire la femme industrieuse et active crée perpétuellement le bien-être autour d'elle ; son ménage est toujours propre, en ordre, en bon état. Les choses y sont faites avec ponctualité, les repas servis à l'heure la cuisine soignée. Elle coud, elle raccommode, elle nettoie. Faisant tout avec courage et vivacité, elle gagne chaque jour de l'expérience et de l'habileté. Elle veille à tout et ne laisse rien en souffrance ; la maison entière porte l'empreinte de sa volonté, de son activité et de sa pensée : son foyer est vivant et lumineux.


    Ordre – Avoir une place pour chaque chose et remettre chaque chose à sa place est un principe bien vieux mais bien utile à rappeler. On perd moins de temps à replacer les objets où ils doivent être qu'à les chercher souvent. Un certain désordre n'est même pas sans danger. On voit dans quelques maisons les substances propres au nettoyage voisiner avec les comestibles, et il suffit d'un moment d'inattention, d'une confusion d'un oubli pour que les pires malheurs arrivent : on versera de l'eau de javel ou de l'eau de cuivre dans les sauces au lieu du vinaigre ou de l'eau ; ou bien un flacon d'essence mal bouché provoquera un incendie ou une explosion.
    Dans une maison tenue avec ordre, non seulement chaque chose est à sa place mais les occupations journalières sont fixées d'après les règles précises, la comptabilité est tenue régulièrement, les paiements sont effectués sans retards, les lettres, les visites de politesse ou de charité sont faites au moment voulu. L'ordre conduit aux bonnes habitudes de l'esprit, à la netteté, à la précision, à l'exactitude, et la discipline morale qu'il impose est favorable au bon équilibre intellectuel.
    Propreté – La propreté s'acquiert avec l'ordre. Elle est une condition si essentielle de l'hygiène domestique que nous y reviendrons continuellement dans ce livre. Que l'on ne craigne donc pas de développer jusqu'à l'excès cette qualité fondamentale. La propreté dans une maison est une marque de dignité ; chez une personne elle est signe de force morale et de respect de soi-même.
    Economie – L'économie consiste à savoir distinguer les dépenses inutiles des dépenses nécessaires, à se défendre beaucoup de satisfactions coûteuses pour pour augmenter l'aisance générale. La femme économe ne laisse rien perdre dans sa maison elle évite le gaspillage : relief de repas jetés, aliments qu'on laisse vieillir ou se gâter, combustibles brûlés sans nécessité, vêtements trop abondants qui se démodent ou deviennent inutiles. Elle n'achète qu'à bon escient, sans se presser, aux moments les plus avantageux et préfère le solide au bon marché ; rien n'est coûteux comme de remplacer continuellement des objets qui se déforment ou paraissent vite défraichis ; elle préférera un logement clair et bien aéré à un logement coquet mais plus sombre, des vêtements durables à des vêtements de fantaisie. Elle supprimera des gourmandises achetées au dehors, les plats tout faits, et surtout l'alcool, cette denrée à la fois ruineuse et dangereuse, qui gâte la santé et dégrade l'intelligence.


    Prévoyance – La prévoyance est liée à l'ordre et à l'économie. La femme prévoyante épargne son argent en vue des grosses dépenses de l'année, des changements de saison des incapacités de travail, des maladies, des voyages, des accidents heureux ou malheureux qui dérangent toujours l'équilibre des budgets les mieux ordonnés. Elle fait ses provisions en temps utile, organise d'avance le fonctionnement de sa maison, afin que rien n'y soit abandonné au hasard si celle qui la dirige tombe malade ou s'absente. S'il lui arrive quelque gain imprévu, elle le met en réserve pour parer aux pertes possibles. La prévoyance chez une femme peut prendre une haute portée lorsqu'elle comprend sa responsabilité dans la vie de ses enfants. Loin de se laisser aveugler par la vanité maternelle, elle prévoit et empêche le développement de leurs défauts, elle étudie les tendances de leur esprit, les germes de leur vocation. Souvent, l'intuition et le tact d'une femme ont décidé de l'avenir d'une famille entière.
    Bon goût – Avoir du goût, c'est avoir le sens artistique des lignes, des formes, des nuances, s'appliquer à donner à sa maison, à sa personne, un cachet d'élégance discrète, tout opposé au luxe tapageur. Il y a outre l'élégance sobre et peu coûteuse de l'habitation et de la toilette, la distinction de la tenue, des manières, du langage, de l'écriture et du style. Cette distinction est possible dans tous les états, et fait reconnaître à première vue, même chez l'ouvrière la plus pauvre, une femme au-dessus du vulgaire, et qui impose le respect.